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Murakoze

mercredi 29 décembre 2010

Règles douloureuses (dysménorrhée)

Voir la section spéciale Troubles menstruels


* Qu’est-ce que c’est?
* Symptômes
* Personnes à risque
* Facteurs de risque
* Prévention

* Traitements médicaux
* L’opinion de notre médecin
* Approches complémentaires
* Sites d’intérêt
* Références


La dysménorrhée : qu’est-ce que c’est?
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Le terme dysménorrhée désigne les difficultés menstruelles en général (du grec dus = difficulté), mais on l’utilise communément pour parler des douleurs au bas de l’abdomen qui précèdent ou accompagnent les règles. Le terme algoménorrhée est plus exact, le préfix algos voulant dire « douleur ». D’une façon comme d’une autre, il s’agit ici des crampes menstruelles douloureuses et des sensations pénibles dont font l’expérience à répétition de nombreuses jeunes filles et femmes.

La baisse brutale des hormones sexuelles (oestrogènes, progestérone) en fin de cycle, en l’absence de grossesse, provoque la « mue » de l’endomètre (le revêtement intérieur de l’utérus) et son élimination sous la forme de menstruations. Les crampes douloureuses et spasmodiques qui accompagnent les menstruations sont produites par les contractions répétées de l’utérus qui les expulse hors de lui-même.

Les menstruations sont souvent douloureuses à la fin de l’adolescence et à la périménopause, des périodes de fluctuations hormonales. Les douleurs qui surviennent à ces moments de la vie ne sont généralement pas inquiétantes et ne cachent aucun trouble gynécologique sous-jacent. Chez l’adolescente, les douleurs s’amenuisent avec les années et disparaissent souvent après une première grossesse; lorsqu’elles sont très intenses et persistent après les saignements, ces douleurs sont évocatrices d’une endométriose. La prévalence des douleurs menstruelles varie de 50 % à 80 %, selon le groupe d’âge. De ce nombre, de 5 % à 15 % des femmes sont suffisamment incommodées pour devoir modifier leurs activités quotidiennes (repos forcé, absentéisme scolaire ou professionnel).

Attention. Lorsque les menstruations sont douloureuses et s’accompagnent ou ont été précédées par des pertes et de la fièvre, il faut soupçonner un trouble gynécologique (salpingite, en particulier). Dans ce cas, il devient essentiel de consulter son médecin.
Quand consulter?

* Lorsque les menstruations s’accompagnent de douleurs invalidantes, qui altèrent la qualité de vie et le moral, au début de l’adolescence ou à la périménopause.
* Lorsque, chez des femmes menstruées depuis plusieurs années, les crampes menstruelles s’intensifient ou s’accompagnent de ménorragie ou de saignements intermenstruels inhabituels.

Complications possibles

Lorsqu’elle est intense, répétée et non soulagée, la dysménorrhée peut entraîner de la détresse psychologique, de l’anxiété et de la dépression. Mais la dysménorrhée est avant tout un symptôme : le traitement de la dysménorrhée est celui de la cause, et les complications sont liées à cette cause. La dysménorrhée, en signalant qu’il se passe quelque chose, peut être un signe d’alarme, sans être une maladie en elle-même.
Symptômes de la dysménorrhée
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* Des douleurs sourdes ou spasmodiques (avec des élancements) dans le bas de l’abdomen, qui commencent un peu avant les menstruations et persistent durant quelques jours.
* Parfois, les douleurs irradient jusqu’au bas du dos et à l’intérieur des cuisses.
* Une sensation de malaise général, de faiblesse.
* Des maux de tête.
* De la diarrhée.
* Des nausées et des vomissements.

Une dysménorrhée dite « primaire » est caractérisée par des douleurs qui commencent juste avant les menstruations et disparaissent au bout de 2 à 3 jours. Elle n’a pas de cause particulière, mais est liée à une hypercontractilité de l’utérus, en particulier chez les jeunes femmes.

Une dysménorrhée dite « secondaire » est constituée de douleurs qui peuvent commencer plusieurs jours avant les menstruations et persister plusieurs jours après la fin des saignements. Elle est très évocatrice d’une cause à traiter (endométriose en particulier, ou infection gynécologique).
Personnes à risque
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* Les femmes dont une proche parente souffre de dysménorrhée (facteur héréditaire).
* Les femmes qui ont été pubères avant l’âge de 11 ans.
* Les femmes vivant dans des conditions sociales ou psychologiques défavorables.

Facteurs de risque
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* Avoir un surplus de poids ou être obèse.
* Fumer.
* Boire de l’alcool durant les menstruations.
* Être anxieuse, stressée ou en détresse psychologique.
* Manquer d’exercice.
* Porter un dispositif intra-utérin (stérilet) en cuivre. En revanche, le Mirena®, un stérilet contenant un progestatif, peut diminuer significativement les douleurs menstruelles (voir Traitements médicaux).

Prévention de la dysménorrhée
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Alimentation

Les prostaglandines sont des messagères cellulaires de type hormonal qui ont des effets puissants, multiples, variables et souvent antagonistes sur les fonctions biologiques. Elles participent notamment à la régulation du tonus des vaisseaux sanguins et aux réactions inflammatoires, et agissent sur le système reproducteur.

Les prostaglandines stimulent les contractions utérines et jouent un rôle crucial dans le contrôle des douleurs menstruelles. De là, il n’y a qu’un pas à faire jusqu’aux acides gras essentiels. En effet, les prostaglandines sont le résultat du métabolisme des acides gras essentiels oméga-3 et oméga-6 (voir le schéma du métabolisme des acides gras essentiels dans notre fiche Acides gras essentiels). Par exemple, les prostaglandines de série 1 et 3 issues entre autres des huiles de poisson (riches en oméga-3) ont des effets anti-inflammatoires, tandis que celles de série 2 proviennent principalement des gras animaux (riches en oméga-6) et causent l’inflammation.

Certains experts affirment qu’une alimentation riche en oméga-3 aide à réduire les douleurs menstruelles en raison de leur activité anti-inflammatoire4,27. Cela est tout à fait en accord avec la proposition d’autres experts de revenir à une alimentation fournissant un rapport adéquat d’oméga-6 et d’oméga-3 pour réduire les maladies inflammatoires et améliorer la santé cardiovasculaire1-3. En effet, on estime en général que le rapport oméga-6/oméga-3 dans l’alimentation occidentale se situe entre 10 et 30 pour 1, tandis qu’il devrait idéalement se situer entre 1 et 4 pour 1. Selon la Dre Christiane Northrup (auteure du livre La Sagesse de la ménopause), certaines femmes peuvent même traiter leurs douleurs menstruelles simplement en adaptant leur régime alimentaire et en gérant mieux leur stress.

Recommandations alimentaires pour réduire les douleurs menstruelles4,27

* Réduire sa consommation de sucres raffinés. Les sucres entraînent une surproduction d’insuline et l’excès d’insuline cause la production de prostaglandines pro-inflammatoires.
* Consommer davantage de poissons gras (maquereau, saumon, hareng, sardines), d’huile et de graines de lin, ainsi que d’huile et de graines de chanvre, qui sont des sources importantes d’oméga-3. Selon une petite enquête épidémiologique, effectuée au Danemark auprès de 181 femmes âgées de 20 ans à 45 ans, les femmes qui souffraient le moins de dysménorrhée étaient celles qui consommaient le plus d’acides gras oméga-3 d’origine marine5.
* Manger moins de margarine et de graisses végétales, qui sont des sources de gras trans à l’origine des prostaglandines pro-inflammatoires.
* Éliminer les viandes rouges, qui ont un contenu élevé en acide arachidonique (un acide gras à la source de prostaglandines pro-inflammatoires). Une étude effectuée en 2000 auprès de 33 femmes suggère qu’un régime végétarien pauvre en gras est efficace pour réduire l’intensité et la durée de la dysménorrhée6.
* Vérifier avec l’aide d’un nutritionniste la présence d’une carence en vitamine C, vitamine B6 ou en magnésium. Ces micronutriments seraient indispensables au métabolisme des prostaglandines et leur carence causerait l’inflammation.
* Éviter de boire du café lorsque les douleurs sont présentes. Au lieu d’évacuer la fatigue et le stress, le café augmentera plutôt les douleurs puisque ses effets sur le corps s’apparentent à ceux du stress.


Gestion du stress

Le stress chronique serait tout aussi nocif sur l’organisme qu’un régime alimentaire déséquilibré. En effet, les hormones du stress (l’adrénaline et le cortisol) causent la production de prostaglandines pro-inflammatoires. La Clinique Mayo suggère aux femmes qui vivent chaque mois des menstruations douloureuses d’intégrer à leur mode de vie des méthodes comme la massothérapie, le yoga ou la méditation7. Consulter aussi notre dossier Le stress et l’anxiété.
Traitements médicaux
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Médicaments

Anti-inflammatoires non stéroïdiens. Les douleurs menstruelles sont généralement soulagées par l’usage d’anti-inflammatoires non stéroïdien (AINS), dont l’effet est d’entraver la formation des prostaglandines pro-inflammatoires. L’ibuprofène (Advil®, Motrin®) est offert en vente libre. Un autre type d’AINS peut être prescrit par le médecin si l’ibuprofène ne convient pas, comme le naproxène (Anaprox®, Naprosyn®) ou l’acide méfénamique (Apo-méfénamique®, Ponstan®). Ils sont utilisés dès l’apparition des symptômes, pendant 2 ou 3 jours. Ils soulagent les douleurs causées par les contractions utérines ainsi que les maux de tête, les nausées et la diarrhée. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent causer des effets secondaires, dont les plus fréquents sont des brûlures d’estomac, de la diarrhée, des douleurs abdominales et des maux de tête.

Bien que les AINS soient généralement efficaces, de 20 % à 25 % des femmes8 ne sont pas soulagées par ces médicaments.

Contraceptifs oraux. On peut aussi atténuer les symptômes en prenant un contraceptif oral, qui empêche l’ovulation, réduit la production des prostaglandines et réduit le flux menstruel. Cette méthode est généralement efficace pour diminuer non seulement la durée et l’abondance des menstruations, mais aussi les douleurs qui les accompagnent. Certaines personnes choisissent aussi de ne plus être menstruées en prenant la pilule anticonceptionnelle en continu, ce qui règle le problème des douleurs indirectement, ou en optant pour le Depo-Provera® (un contraceptif administré par injection qui provoque une aménorrhée).
Il est également possible de prendre une contraception contenant un progestatif seul, en continu. En général, les menstruations sont beaucoup moins abondantes et cessent parfois pendant le traitement, ce qui règle le problème de la douleur. Les menstruations reprennent à l’arrêt du traitement.

Contraceptif par injection. Le Depo-Provera® (un contraceptif administré par injection qui provoque une aménorrhée) est également proposé, mais il n’est pas dénué d’effets indésirables : saignements irréguliers, prise de poids, baisse de la libido. De plus, ces effets ne peuvent pas être stoppés une fois la substance administrée et on doit attendre la fin de l’efficacité (4 mois) pour revenir à la normale.

Dispositif intra-utérin (DIU). Une autre option est de porter le stérilet Mirena®. Il s’agit d’un dispositif intra-utérin contenant un progestatif. Il s’insère dans l’utérus. En plus d’être contraceptif, il réduit significativement les menstruations et les douleurs. Il ne doit être changé qu’aux 5 ans.

En cas de dysménorrhée causée par un trouble gynécologique, le médecin traitera l’affection à l’origine des douleurs. Il peut s’agir soit d’un traitement antibiotique dans le cas d’une infection, soit d’une chirurgie dans le cas de fibromes, de polypes ou encore d’endométriose. Consulter les fiches Fibrome utérin et Endométriose pour en savoir plus à propos de leur traitement médical.

Conseils pour diminuer les douleurs

- Placer un coussin chauffant ou une bouillotte sur l’abdomen ou la partie inférieure du dos.
- Prendre un bain ou une douche chaude.
- Faire des exercices légers, par exemple, des étirements, de la marche ou de la bicyclette.
- Se reposer et éviter les situations stressantes lorsque les menstruations approchent.
L’opinion de notre médecin

La dysménorrhée est un symptôme fréquent, en particulier chez les très jeunes femmes dont les menstruations commencent. Néanmoins, il ne s’agit pas d’un symptôme « banal ». Les premières menstruations peuvent être soulagées par la prise d’ibuprofène (en vente libre) ou d’AINS sur prescription. Si cela ne suffit pas, un contraceptif oral (oestroprogestatif ou progestatif seul), si besoin en prise continue (ce qui met le cycle en repos et suspend la survenue des menstruations), est conseillé. Lorsque la dysménorrhée est intense (endométriose, en particulier), l’utilisation d’un dispositif intra-utérin à la progestérone (Mirena®)) doit être proposée, même chez une très jeune femme n’ayant jamais eu de grossesse. En effet, l’endométriose est une menace pour la fertilité ultérieure et doit donc être traitée le plus efficacement possible.



Dr Marc Zaffran, médecin de famille, Université de Montréal



Révision médicale (mars 2010) : Dr Marc Zaffran, médecin de famille, Université de Montréal
Approches complémentaires
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Mise en garde. Les douleurs peuvent être le signe d’un problème gynécologique, comme de l’endométriose ou des fibromes utérins, qui nécessite un suivi médical. Les études cliniques rapportées dans cette section portent uniquement sur la dysménorrhée qui survient chez l’adolescente et la femme en périménopause. En cas de douleurs menstruelles importantes et soudaines, consulter un médecin.
Beaucoup plus les causes de dysménorrhée sont psychologiques plus que physique

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